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Cléricalisme moderne et mouvement ouvrier,
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14.00EUR

MARC PRÉVÔTEL, Cléricalisme moderne et mouvement ouvrier,
Les Éditions Libertaires et Fédération nationale de la libre pensée,
2008, 279 p., 14 euros
En ces jours où il est beaucoup question de laïcité positive, ouverte ou nouvelle, il est bien utile de lire les enquêtes et analyses de Marc Prévôtel sur l’évolution du cléricalisme et les formes de sa pénétra- tion dans le mouvement ouvrier.Travail de longue haleine et à longue distance, puisque les articles réunis dans ce volume ont été publiés entre 1976 et 1991 et puisque Marc remonte jusqu’au XVIIIe siècle dans ses lectures pieuses. C’est avant tout au XIXe siècle qu’il explore les sources du « christianisme social » qui va peu à peu tenter d’infuser les principes et les positions de l’Église catholique dans les organisations ouvrières et des partis de gauche. Que l’Église approuve ou condamne les diverses initiatives et entre- prises, selon les circonstances et les rap- ports de force, elle se garde toujours, nous dit-il, la possibilité de réhabiliter après coup les avant-gardes sacrifiées ou de mettre provisoirement hors jeu les brebis attardées ou trop pressées.
Les articles sont publiés dans l’ordre chronologique de leur parution, dans la variation des thèmes, avec leurs retours et approfondissements. Ils ont été écrits avant tout pour L’Anarcho-syndicaliste (auquel Prévôtel collabore toujours), mais aussi pour La Rue, Le Monde libertaire, Les Cahiers des amis d’Aristide Lapeyre ou Laïcité. Ce qui fait aussi de ce parcours une traversée d’histoire sociale et politique. L’auteur a milité à la Fédération anarchiste, à Force ouvrière (il a été responsable syn- dical à l’Union nationale des syndicats de l’énergie nucléaire), il est toujours à la Fédération nationale de la libre pensée qui coédite ce livre, prix Ni dieu ni maître 2008. La première partie de ces études a été éditée en 1983 dans la collection Volonté anarchiste avec une préface de Paul Lapeyre ; la nouvelle est présentée par Jo Salamero. C’est dans la succession des encycliques pontificales que Marc va pui- ser la définition de la doctrine sociale de l’Église, dans ses différentes adaptations, du rejet de la République aux consignes de soumission et de participation aux pou- voirs en place. Mais il s’attache aussi à montrer les méthodes de travail appli- quées concrètement par les partisans de cette doctrine dans leurs entreprises de conquête des institutions. Il suit ainsi la progressive pénétration de la société civile par les divers avatars de l’Action catho- lique : Jeunesse ouvrière, étudiante, agri- cole, Mouvement populaire des familles, Mouvement de libération ouvrière.
Jusqu’à l’émergence de certains courants dans les partis de gauche. En 1981, après le second tour des législatives — selon l’historien catholique René Rémond avec lequel Marc a entretenu par ailleurs long débat — un tiers environ des députés du Parti socialiste provenaient des mouvements d’ac- tion catholique. Il y a cléricalisme, dit Prévôtel en citant Rémond, dès qu’il y a confusion entre société religieuse et société civile. La rup- ture des liens statutaires et juridiques avec la hiérarchie de l’Église ne signifie pas rup- ture avec son idéologie. Puisqu’il appartient aux « laïcs », selon Georges Suffert, « par leurs libres initiatives et sans attendre passivement les consignes et directives, de pénétrer d’esprit chrétien la mentalité et les mœurs, les lois et structures de leur communauté de vie » (p. 74).
Creusant son sillon, Marc remonte aux fondateurs du « socialisme chrétien », Lamennais, Buchez, le journal L’Atelier (1840-1950) en montrant qu’ils finissent toujours par infuser dans le mouvement ouvrier des positions tendant à « dépasser » la lutte des classes. Ce qu’il met en cause essentiellement, c’est la persistance d’une doctrine corporatiste préconisant que toutes les catégories sociales appartenant à une profession (dont les employeurs) « participent » à sa réglemen- tation. Il en retrouve la marque dans la reprise du thème de l’autogestion par la CFDT « déconfessionnalisée » et par le PSU (Parti socialiste unifié) dans les années 70, ce qui l’amène à rejeter l’idée même d’autogestion : « tout « projet auto- gestionnaire » n’impliquant pas la des- truction de l’Etat est, par sa logique interne, nécessairement réactionnaire et même fascisant » (p. 58). Il met ainsi en cause la « planification démocratique » de l’économie qui préserve, sous couvert de fédéralisme, le pouvoir d’intervention d’un Etat toujours considéré comme un arbitre au-dessus des classes. Marc a le goût de la polémique, qui donne de la vigueur à ses commentaires, mais le conduit aussi à des impasses. S’il veut bien reconnaître la sincérité de croyants engagés dans l’action sociale – ce qui à son avis ne les rend pas moins dan- gereux – tout lien avec le christianisme rend infréquentables les intellectuels.
Évoquer saint Illich ou la « vérole illichienne » est une manière bien péremptoire d’éliminer des analyses et une réflexion critique, qui à l’occasion se réfèrent à l’anarchiste Paul Goodman ou à Jacques Ellul (socio- logue libertaire et protestant, mais les pro- testants ne semblent pas inquiéter Marc). Le « rhapsode bavard » Emmanuel Mounier lui inspire une répulsion épider- mique, ce qui ne justifie quand même pas qu’il lui attribue une « solution totalitaire » sur la base d’un paragraphe (p. 207) qui, débarrassé de son vocabulaire spiritualiste, exprime une conception de la liberté indi- viduelle se fondant sur celle des autres bien proche de la nôtre. Mounier a été au milieu du siècle dernier un des rares intellectuels à tenter une confrontation non réductrice avec la pensée anarchiste. Vigilance ne signifie pas forcément exclusive. Cela dit, les mises en garde de Marc Prévôtel contre l’organisation aussi diffuse qu’efficace d’un cléricalisme qui pratique au mieux le changement dans la conti- nuité ont de quoi maintenir en éveil.

Ce produit a été ajouté à notre catalogue le mercredi 21 aoűt 2019.
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